La fable de l’Aigle et de l’Alouette
Par Bernadette Brady
A mon père qui m’a donné l’Aigle
A ma mère qui m’a donné l’Alouette
Il était une fois une alouette qui était réputée pour ses belles chansons. Sa chanson a été jugée par tous ceux qui l’avaient entendue comme étant le son le plus doux sur Terre. De l’aube au crépuscule, elle chantait sa chanson et au fur et à mesure qu’elle chantait, le début d’un désir grandissait. Le désir de chanter était pour les dieux.
Elle réalisa que si elle pouvait voler assez haut, les dieux pourraient l’entendre. Alors l’alouette sauta en l’air et vola aussi haut qu’elle le pouvait, mais ses ailes fatiguées et bien qu’elle chantait, elle savait que les dieux ne pouvaient l’entendre. Déterminée plus que jamais, elle décide de gravir la plus haute montagne et de s’envoler du sommet. Mais même cela n’a pas pu l’amener assez haut pour qu’on l’entende au ciel.
Un jour, elle vit un aigle s’élever très haut dans le ciel, bien plus haut qu’elle n’avait jamais volé et elle s’agenouilla avec la certitude sans bornes que si elle pouvait voler aussi haut que l’aigle, les dieux entendraient sa belle chanson. Alors elle regarda l’aigle et quand il atterrit, elle s’approcha de l’énorme oiseau. L’alouette, petite mais courageuse, expliqua son dilemme au grand aigle et lui demanda s’il pouvait la porter sur son dos pour que, ensemble, ils puissent divertir les dieux.
L’aigle connaissait les dieux parce qu’il pouvait voler dans leur domaine et pourtant, honteux de sa voix rauque, il n’avait jamais eu le courage de les contacter. Il accepta avec empressement de porter la petite alouette.
Temporairement, elle monta sur son dos et, avec un étirement et un battement de ses puissantes ailes, il se mit en l’air. De plus en plus haut, ils ont grimpé en flèche. L’alouette était presque trop effrayée pour regarder en bas et pourtant elle volait toujours vers l’avant. L’alouette n’avait jamais été aussi haute. Elle pouvait voir le monde entier s’étendre sous elle. Et tout d’un coup, ils étaient là. La petite alouette savait que maintenant c’était son tour, l’aigle ayant fait sa part. Elle se leva fermement sur le dos de l’aigle et, remplissant ses poumons d’air, se mit à chanter. Le ciel était rempli de sa glorieuse musique. Les dieux s’étonnèrent de la puissance de l’aigle et furent fascinés par la beauté du chant de l’alouette. L’aigle n’avait plus honte et l’alouette était remplie de joie. Ensemble, en équipe, ils avaient apporté la musique aux dieux.